La jeune fille marchait… Elle ne prêtait pas attention à la pluie qui ruisselait sur son corps. Ses vêtements collaient à sa peau. Mais son esprit était ailleurs… dans d’autres temps…

Elle s’arrêta devant une boutique. A cette heure de la nuit elle était fermée bien sûr mais ça n’allait pas arrêter la mystérieuse adolescente. Elle posa sa main sur la serrure. Un déclic se fit entendre et la porte s’ouvrit. Elle sourit.

-J’aurais du faire cabrioleuse ! observa-t-elle pour elle-même.

Elle entra et se dirigea d’un pas ferme vers une porte à l’arrière de la boutique. Elle savait où elle allait. Elle pénétra dans une maison et poussa la porte d’une chambre.

-Alors Pharaon, murmura-t-elle, l’oublie est-il agréable ?

Elle regarda la silhouette endormie et tendit la main vers elle mais une lumière l’aveugla au dernier moment. Elle ramena sa main devant ses yeux et ne l’enleva que lorsque la lumière ait disparue. Le pharaon était face à elle…

-Qui êtes-vous ? dit-il sur la défensive.

-Ne me posez pas cette question Pharaon, on ne demande aux autres qui ils sont que lorsqu’on sait qui on est... répondit-elle doucement.

-Je sais qui je suis !

-Faux. Yugo Muto sait qui il est, mais vous Pharaon, vous l’ignorez, sinon vous ne me demanderiez pas qui je suis.

Une nouvelle lumière illumina la pièce. Cette fois la fille ne prit pas la peine de se protéger les yeux.

-Vous connaissez Yami ?

-Mr Muto… observa l’intruse. Je ne pensais pas que le Pharaon vous cèderait sa place…

-C’est que vous le connaissez mal.

L’inconnue eut un sourire narquois et douloureux.

-Ne parlez pas de chose que vous ignorez… Enfin, il est temps que vous sachiez, après tout c’est ce qui doit se passer…

De nouveau elle tendit la main vers Yugi.

-Que… ?

Mais le jeune garçon ne put finir sa phrase. Un rayon de lumière bleu-vert était sorti de la main de son interlocutrice pour lui frapper le front. Il s’écroula. La fille le rattrapa de justesse et l’allongea sur son lit.

Elle ouvrit la fenêtre et se prépara à sauter.

-Je suis désolée…murmura-t-elle en se retournant vers ses deux "victimes". Mais c'était nécessaire...

Elle posa une amulette sur la commode de sa victime et disparue dans la pénombre de cette nuit pluvieuse.

Fin du Chapitre Premier
Le 2 maintenant

-Atem ? Atem ! ATEM !

Je vis le garçon sursauter. Ce garçon s’était Yami, pas de doute. Mais où étais-je ? Je ne sentais plus la présence de l’esprit du puzzle en moi…

D’ailleurs la jeune fille que criait sur cet Atem n’avait pas l’air de me voir. Etais-je invisible ?

-Iranya, grogna le double de Yami émergent à peine du sommeil, que veux-tu ?

-Atem-chéri, fit-elle, dois-je te rappeler quel jour nous sommes ?

-Mmm… Quel jour on est ?

-Espèce de coyote sans cervelle ! rugit la dénommée Iranya. Comment as-tu pu oublier ? C’est le jour du Dragon !

Je vis le ‘coyote sans cervelle’ pâlir et se lever en quatrième vitesse en scandant qu’il aurait fallu le réveiller plus tôt, ce qui avait visiblement le don d’exaspérer sa compagne.

-Tu sais Atem, si tu n’étais pas mon jumeau je crois que j’aurais renoncer à t’aider ! soupira Iranya.

-Tu sais que je t’adore ! lui dit la garçon en lui posant un baiser sur la joue.

Ils partirent tout deux en direction d’une autre salle. Comme portait par un vent invisible je les suivais. Je commençais à comprendre. Cette fille –qui qu’elle soit– m’avait envoyé ici. Différentes questions s’offraient alors à moi : où était ‘ici’ ? Où était Yami ? Comment rentrer chez moi ?

Tant de questions et si peu de réponse…

-Père, saluèrent les jumeaux.

-Atem, Iranya, je suis heureux de vous voir. C’est aujourd’hui le jour du Dragon et les Dieux ont choisis qui serait le protecteur de la Famille Royale et le garant de la Paix.

L’homme fit un arrêt, observant ses enfants.

-Ce sera toi Iranya ! finit-il par dire.

Elle se prosterna.

-C’est un honneur Père, je saurais en être digne.

Atem s’inclina à son tour et les deux jeunes gens sortirent. Ils ne devaient pas avoir plus de 15 ans mais semblait avoir la maturité de personne de plus de 20 ans. Il ne me fallut pas beaucoup de temps pour comprendre que j’étais dans le passé, ou plus précisément dans l’Egypte ancienne, lors de la jeunesse de Yami. Je fus d’ailleurs conforté dans mon idée lorsque j’entendis Atem être appelé Prince et Iranya Princesse.

Sous l’œil vigilant de son frère la ‘perle d’Egypte’, comme disait les servantes, fut préparée pour le ‘combat du Dragon’.

Je devais avouer ignorer ce que c’était. Certes j’aimais l’Egypte ancienne, surtout depuis que mon grand père m’avait offert le puzzle du Millenium, mais je n’étais pas un expert.

Et quelle ne fut pas ma surprise de voir entrer une Elfe Mystique en chair et en os dans la pièce.

Elle s’inclina et déclara d’une voix mélodieuse :

« Le combat va commencer Maîtresse, votre adversaire vous attend, nous sommes tous prêt à combattre et à mourir pour vous ! »

-Merci, Adena, j’apprécie même si j’espère ne pas en arriver à une telle extrémité, répondit Iranya.

-Je suis sûr que tu vas vaincre haut la main, assura Atem. Tu es la meilleure !

-Sauf que tu me bats tout le temps !

-Hors sujet ! Tu ne vas pas te battre contre moi ! Allons-y !

Sur ce ils partirent accompagné de l’Elfe Mystique. Bien entendu, je les suivis dans les dédales des couloirs du palais. Une fois dehors une lumière douce m’aveugla quelques instants avant de me dévoiler un superbe paysage éclairait par des nuances rougeoyantes d’un soleil couchant…

Couchant ! Comme était-ce possible ? Cela ne devait faire que quelques heures qu’il était levé !

La réponse me vint d’une servante qui accompagnait Atem et Iranya.

-Je ne me ferais jamais à ça, bougonnait-elle, pourquoi la journée du Dragon ne dure-t-elle que 12 heures ?

La question de la vieille femme resta sans réponse et mon interrogation aussi. Mais déjà la délégation de la princesse entrait dans un temple dont la beauté et la grandeur son hélas indescriptibles…

Et là je me figeais en voyant une arène semblable à nos arènes de duel au bout de laquelle attendait patiemment une silhouette capée. Elle s’avança et se plaça dans un cercle sculpté sur le sol. Iranya en fit de même de son côté…

-QUE LE COMBAT COMMENCE ! cria un prètre.

Iranya ne se le fit pas dire deux fois.

-Dragon gardien de la forteresse ! A moi ! appela-t-elle.

Aussitôt ledit dragon apparu. Il attaqua sans demander son reste l’inconnue à la cape. Elle ne bougea pas d’un pouce mais au moment où l’attaque allait l’atteindre un bouclier apparu et renvoya la boule de feu vers son lanceur. Le dragon s’écroula lourdement sur le sol…

-Que… Quoi ? bredouilla Iranya.

-Un Bouclier Mystique, murmura Atem. Qui que soit cette personne, elle est puissante, très puissante. Soit prudente petite sœur.

Je devais admettre que ce bouclier m’était entièrement inconnu. Mais déjà, la protection de l’inconnu disparaissait et celui-ci se préparait à lancer son attaque.

-Imani, Prêtresse Angélique, viens à moi !

Un monstre, si je peux toujours les appeler comme ça, apparu sur le terrain. Lui aussi m’était inconnu. Et visiblement, je n’étais pas le seul à ne pas connaître la nouvelle venue.

-Qui est-ce ? murmura la princesse. Je ne connais pas de Servants de ce type…

Elle se tenait prête à subir une attaque, néanmoins, ni Imani, ni sa maîtresse ne semblaient avoir dans l’idée d’attaquer.

-Kuribo ! A toi !

Contre toute attente, l’inconnu venait de faire appel à un second monstre.

-A vous, Princesse du Nil, conclut-il.

J’étais surpris. Pourquoi n’attaquait-il pas ? Apparemment, Iranya semblait aussi perdue que moi vis-à-vis de la stratégie peu commune de son adversaire.

-Bien, j’en appelle à l’Elfe Ancien ! Et je joins à lui le Livre d’Arts Secrets. Attaque Kuribo !

L’Elfe s’élança.

-Kuribo ! Multiplication ! ordonna l’inconnu.

Mais alors que l’attaque du monstre de la sœur de Yami échouait, je me rendais pour la première fois compte d’une chose. La voix de son adversaire. C’était une voix féminine. Serait-il possible que « l’inconnu » soit en fait « l’inconnue » ? C’était possible, j’avais déjà rencontré de nombreuses dualistes très douées. Je me tournais vers mon ami, celui-ci semblait également avoir remarqué ce que nous n’avions pas vu à prime abord. Pendant ce temps, Iranya grinça des dents, son attaque avait échoué. Son adversaire n’avait subit aucuns dégâts et elle était à sa mercie.

-Imani, débarrasse nous de cet Elfe Ancien, fit calmement la femme capée.

La Prêtresse Angélique s’élança… Et l’Elfe disparu dans des flammes bleutées, et réapparu grave dans une stèle de pierre. Je remarquais alors que de nombreuses stèles semblables à celles de l’Elfe se trouvaient dans le stade, derrière Iranya. Par contre, il n’y en avait aucune autour de son adversaire.

-J’en appelle maintenant à Ansatsu ! Achève le Dragon Gardien de la Forteresse !

Il s’élança mais…

-Non ! Croc Argenté, apparaît et protège le Dragon !

Le loup de matérialisa et stoppa l’attaque du ninja qui ne sembla guère apprécier d’être dérangé. Un combat entre les deux monstres s’engagea. Se fut Ansatsu qui en sortit victorieux, malgré de nombreuses blessures. C’est alors que je compris la différence entre le Duel de Monstre et ces duels. Ils n’avaient pas grand chose à voir en fait. Mais je n’eu pas le temps d’approfondir la question. Un homme venait de se précipiter vers les tribunes du Pharaon et des nobles (enfin, ce que j’avais défini comme les nobles).

-Pharaon ! Pharaon ! Râ a parlé !

Tout le monde sursauta. Les deux combattantes se tournèrent vers les tribunes, oubliant momentanément leur combat.

-Un combat à mort ! Râ a ordonné au Grand Prêtre que l’affrontement soit un combat à mort !

-QUOI ?

Le même cri sortit simultanément de trois bouches : Atem, Iranya et son adversaire venaient de s’exclamer en cœur. Le Pharaon ferma les yeux quelques instants avant de les rouvrir.

-Qu’il en soit fait selon la volonté des Dieux.

Alors, comme pour appuyer ces dires, une sorte de dôme d’argent s’éleva autour des deux combattantes.

-Père ! s’insurgea Atem. Vous ne pouvez pas !

-Silence, mon fils. Ma fille combat comme une princesse d’Egypte, j’ai foi en toi.

La jeune fille approuva de la tête puis se tourna vers celle qui allait devoir la tuer ou être tuée.

-Quel que soit l’issus de ce duel, dit cette dernière, sachez que j’ai été heureuse de pouvoir livrer ce duel avec vous, Princesse d’Egypte. Que les Dieux de votre pays vous protègent.

-Qu’il en soit de même pour vous. J’en appelle à l’Idole aux Milles Yeux, prend possession d’Ansatsu !

Le ninja sembla lutter un moment, mais la magie de l’Idole fut trop forte et lorsque Iranya lui ordonna d’attaquer Kuribo, il ne fit aucune difficulté et la boule de poil et ses doubles disparurent dans un nuage de bulles multicolores. Mais au lieu de rejoindre une pierre, comme le faisaient les monstres de la princesse lorsqu’ils étaient détruits, les bulles semblèrent entrer dans le bras de la femme. La jumelle d’Atem fronça les sourcils mais ne fit aucuns commentaires.

S’en suivirent plusieurs heures de combats durant lesquels la supériorité de l’adversaire d’Iranya ne fit que devenir plus évidente. La princesse accusait de nombreux coups alors qu’Imani ne semblait pas être prête à se laisser vaincre. Toutefois, elle eut quelques difficultés à rester debout après son combat contre le Champion des Flammes de la princesse si bien que sa maîtresse fut contrainte d’invoquer un autre monstre pour assurer sa défense, la Prêtresse Angélique étant trop faible pour continuer. Quand au dôme d’argent, il était devenu, sans que je sache pourquoi, de plus en plus opaque. C’est là que nous reprenons le combat.

-Repose toi Imani. Uranie, Maîtresse des Etoiles, à toi !

Encore une fois, le monstre de cette fille demeurait inconnu pour moi mais j’en avais suffisamment vu pour être certain qu’il était puissant. Iranya semblait être toujours bien, malgré les nombreux coups qu’elle avait accusés et son adversaire ne semblait pas souhaiter la bousculer. Je pense que l’idée d’un combat à mort ne plaisait pas plus à l’une qu’à l’autre.

-A moi, Adena !

L’Elfe Mystique apparu. Les deux monstres et leurs maîtresses se jaugèrent du regard.

-Attaque Adena !

-A toi Uranie !

Elles s’élancèrent l’une vers l’autre. Et soudain l’inconnue sursauta.

-Uranie, arrête ! cria-t-elle.

C’était la première fois qu’elle élevait la voix du combat. Mais c’était trop tard. Même avec toute la bonne volonté du monde Uranie ne pouvait pas stopper son attaque. La femme s’élança vers la princesse sans tenir compte des risques qu’elle courrait en passant sur prêt des attaques des deux êtres magiques. Ceux-ci s’arrêtèrent alors, surpris. Et c’est alors que je compris. Adena n’avait pas été détruite, mais malgré les apparences, Iranya n’allait pas bien. Elle était étendue sur le sol. Son adversaire s’agenouilla auprès d’elle.

-Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que vous étiez si mal ? J’aurais stoppé le combat, nous aurions dit que nous avions fait un match nul.

-Nous… nous ne pouvions… pas… J’avais… été choisie… choisie pour représenter l’Egypte… Mais… merci… je… je suis contente que… ce soit face à toi que je sois tombée.

-C’était un piège, ils voulaient que l’une de nous meure…

-Je… je pense… en effet… Puis-je… puis-je te demander une faveur ?

-Bien sûr !

-Tu es une… magicienne… n’est-ce pas ?

-Oui.

-Prend… Adena avec… toi… et trouve qui… qui à fait ça… Et dit… dit à Seto que je… je l’aime…

-Je te le promets. C’est promis.

-Merci… tu es… quelqu'un de bien. Que… nos Dieux te… protè…

-Non ! Princesse ! PRINCESSE !

Mais tous les cris de la femme n’auraient rien pu faire. La princesse venait de rendre son dernier souffle.

-Pardon… murmura la survivante.

Une larme tomba de sa joue sur le corps d’Iranya. Et soudain, celui-ci devint lumineux. Une image fantomatique de la sœur de Yami en sortit alors. Sans savoir comment, je sus qu’il s’agissait de son âme. Elle sourit avant de disparaître dans une gerbe d’étincelles. A son tour, l’inconnue sourit puis se tourna vers les deux monstres. Elle tendit son bras droit et je vis apparaître brièvement sous le pant de la cape une sorte de bracelet. Et les deux Servantes disparurent comme les autres. Le dôme commença à s’effacer. Elle se mit debout et releva la tête, le visage toujours caché par sa cape. Elle était la gagnante.

Les pierres des monstres d’Iranya étaient en train de tomber en morceaux, détruites en même temps que leur maîtresse. Lorsqu’il vit sa fille allongée sur le sol, aux pieds de son adversaire, le Pharaon pâlit l’espace d’un instant avant de se reprendre. Un homme se leva alors, rayonnant.

-L’envoyée du royaume de Irshary est déclarée gagnante des Jeux du Dragons ! Que chacun sache qu’elle est la nouvelle Chevalier du Dragon et qu’elle devra être honorée comme telle jusqu’à sa mort ! Ainsi en ont décidés les Dieux !

L’arbitre venait de parler. L’homme qui s’était levé s’approcha de la gagnante mais elle ne lui accorda aucuns regards. Elle s’approcha du Pharaon et se prosterna.

-Relève toi, Chevalier du Dragon, tu es en ton domaine ici, tu n’as à te prosterner devant personne.

-En effet, et c’est pour cela que je salues le roi que vous êtes. A présent, je souhaiterais vous parlez Pharaon, à vous et à votre premier conseillé. Puis-je ?

-Qu’il en soit ainsi. Que chacun sorte !

Je ne sais pas ce qu’elle dit au Pharaon ce jour là. Je sais qu’en sa qualité de Chevalier du Dragon, elle pouvait exigé d’être couronnée Reine dans la minute qui suivait si elle le voulait. Mais je doute que ce soit ce qu’elle voulait. Mais allez savoir

Bravo une belle fan fiction encore une fois réussie, Bakura... je savais pas que t'était si doué pour ce qui est de créer des histoire, c'est trop cool! Je me demande comment tu fais ça...

C'est autre chose que mes fan fics Harry Potter 7 ça! :p

Tout les crédits me revienne pas une bande d'amis a moi à l'école on fait sa la fin de semaine quand on a rien a faire alors disons sa s'écrit vite mais bon aucun d'eux a part sa on le temps pour joindre le forum.Ah oui avant que j'oublit merci a vous Imoneth et Herabes.

Mais de rien!
Pour le moment, je travaille sur un Manga! J'ai une idee de ce que cela va ressempler, mais si vous voulez, je peux vous dire chapitre par chapitre les histoires lol!

Et maintenant la suite


C’était bizarre. Dans un film, je veux bien. Dans un livre, d’accord. Mais faire un ellipse de temps comme celle-ci dans la réalité (enfin, était-ce réellement la réalité ?) était légèrement (pour ne pas dire très) déroutant. Bon, pour ceux qui, comme moi, ont eu du mal à suivre, j’explique. Nous nous en étions arrêté alors que Iranya venait de mourir. Et bien aujourd’hui, ça fait un an que c’est arrivé. Depuis Atem est devenu plus sombre, plus froid, plus solitaire… Il n’a plus rien à voir avec ce qu’il était. Tout de suite après le combat, Seto, un des futurs prêtres de Râ et le meilleur ami d’Atem, avait disparu. Et aujourd’hui venait de tomber la nouvelle : Atem était fiancé à la princesse héritière du trône d’Irshary qui allait arriver le lendemain. De quoi mettre le palais en émoi. Tout le monde y allait de son commentaire et en ma qualité « d’esprit », je pouvais, en me baladant, être au courant des points de vue de chacun. Certains n’étaient guère ravis qu’une femme du peuple responsable de la mort de leur princesse soit en passe de devenir leur Reine. D’autres voyaient là un moyen d’unir les deux pays et d’enrayer la guerre qui menacé d’éclater depuis que les Irshariens avaient exigé que le Chevalier du Dragon rentre dans son pays alors qu’il était coutume qu’il ou elle reste dans le Grand Palais du Dragon qui se trouvait accolé au Palais Royal. Le Grand Palais avait d’ailleurs été laissé à l’abandon après cela. Quand à Atem, il ne semblait pas touché par la nouvelle comme toujours depuis la mort de sa jumelle.

Voilà, vous savez tout. La cérémonie de commémoration de la mort de la princesse fut grandiose, j’appris grâce à un enfant à qui on l’expliquait, que lorsqu’un combattant perdait la vie lors d’un duel on lui rendait grâce un an après sa mort, jour où était scellé sa tombe pour l’éternité. Mais soudain une silhouette capée attira mon attention. Elle se tenait à l’écart de la foule. Je m’approchais alors d’elle.

-Encore toi, murmura-t-elle.

Je sursautais.

-Vous me voyez ?

-Non, je te sens.

-Comment… ?

-Va savoir. C’était toi, lors du Jour du Dragon, n’est-ce pas ?

-Vous êtes l’adversaire de la princesse !

-Oui.

-Que faites-vous là ?

-La même chose que tout le monde…

J’approuvais de la tête bien que sachant que cela ne servirait à rien, elle ne me voyait pas. La cérémonie arrivait à son terme lorsqu’elle partit.

-Où allez-vous ?

-Là où je devrais être.

-Mais…

Elle se retourna soudain vers moi. C’était étrange de sentir son regard passer à travers moi.

-Tu ne devrais pas être ici, celui qui t’a envoyé n’avait pas le faire. Et toi, tu ne dois pas interagir avec cet espace temporel qui n’est pas le tien. Sois prudent, la moindre petite faute et tu pourrais changer la face du monde tel que tu le connais. Car tu viens du futur n’est-ce pas ?

J’approuvais de la tête, oubliant encore une fois qu’elle ne me voyait pas. Mais elle dut me sentir car elle sourit.

-Soit prudent…

Et elle disparut soudainement.

§§

Le lendemain arriva étonnement vite. Et avec lui, la délégation de la princesse d’Irshary. Celle-ci était grandiose, il fallait bien le dire. Digne des arrivées des grands rois dans les superproductions hollywoodiennes, sauf que là, ce n’était pas du cinéma. Atem était sur les murailles du palais lorsque tout ce beau monde franchit les portes. Je crus voir quelque chose passer dans ses yeux mais je n’en fus pas sûr.

J’avais appris par la rumeur qu’Irshary était un petit pays constitué d’une petite enclave coincée entre la mer Méditerranée et l’Egypte et d’une île, où se trouvait sa capitale, au beau milieu de ladite mer. Toutefois, malgré sa petitesse de territoire, ce pays demeurait - pour des raisons qui m'étaient inconnues - très puissant. Son roi avait, d’après les pipelettes de la cour de Pharaon que j’avais entendues par hasard, de drôles de mœurs dont la reine son épouse avait fait les frais. Je ne sus pas de quoi il s’agissait, on en parlait à mots voilés comme si de simples mots pouvaient apporter le malheur. Mais j’appris que la reine était morte…

Le père d’Atem s’entretint longuement avec la princesse avant de la présenter à la cour et bien sûr à son fils.

Il s’agissait d’une belle (même très belle) jeune femme. Même ceux qui se plaçaient ouvertement contre ce mariage durent l’admettre. Ces yeux semblaient être une palette dans laquelle coexistait une multitude de tons gris et ses cheveux étaient (ce qui était étonnant) d’un bleu nuit qui lui donnait un aura mystique.

-C’est une magicienne… murmura-t-on prêt de moi.

Mes balades dans le palais m’avaient également enseignées que les magiciens étaient de plus en plus rares et que pour le peuple ils étaient les envoyés des Dieux. J’avais également appris que le Prince Atem avait des pouvoirs magiques, contrairement à sa défunte sœur. On disait souvent des Hommes possédant des pouvoirs qu’ils descendaient soit des Dieux soit de Monstres – appelé par les égyptiens les Serviteurs, j’ignore pourquoi. J’avais remarqué qu’ils étaient on ne peut plus présent dans ce monde. Chacun pouvait appeler à tout moment son monstre à ses côtés. Néanmoins seul les Duelistes pouvaient en invoquer plusieurs, et ce uniquement dans les Arènes Divines. Mais revenons en à la délégation.

La Princesse était entourée de deux femmes. La première, grande, blonde avec un physique à faire des envieux était Mayada, Grande Prêtresse de Maât du royaume d’Irshary. Car, appris-je plus tard, ce royaume était placé sous la protection de la Déesse Maât, dont on disait qu’elle y était née (même si à l’époque le royaume n’existait pas encore). De ce fait, même si la Déesse de la Justice était adorée en Egypte également, sa Grande Prêtresse se trouvait en Irshtary. Mais au moment où je vis ladite Prêtresse ce ne fut pas ce qui me frappa. Ce qui me frappa fut que derrière ces vêtements superbes et ce teint mat je voyais quelqu'un que je connaissais bien. C’était Maï qui se tenait au côté de la Princesse.

Quand à la deuxième femme, il me fut impossible de distinguer précisément ces traits si bien que je ne saurais dire si son visage m’était familier. Tout ce que j’appris fut qu’elle se nommait Serenisis, qu’elle était égyptienne et prêtresse de Râ. Ce qui n’était déjà pas mal. Etre invisible avait de grands intérêts.

Atem et la Princesse (dont je ne savais toujours pas le nom, d’ailleurs) se saluèrent comme le voulait le protocole mais avec une froideur polaire si bien que j’en vins à me demander comment ils allaient réussir à cohabiter une fois mariés. Espérons que d’ici là une partie de la banquise est fondue… mais en regardant le Prince je me surpris à penser que rien n’était moins sûr.

§§

Le futur Pharaon avait quitté sa fiancée dès que la bienséance le lui avait permit. Il était à présent en train de se faufiler hors du palais comme il avait l’habitude de le faire avant la mort de sa sœur. J’avais appris ce détail grâce à une intervention de sa vieille nourrisse – une femme adorable d’ailleurs, celle-là même qui accompagné Iranya et Atem lors du combat du Dragon.

Bref, le Prince avait visiblement besoin d’air. Et c’était pour cela qu’il était en train de marcher sous le soleil de onze heures déguisé en garçon du peuple. Il devait avoir l’habitude de se rendre ainsi dans les villages proches de la capitale (dont je ne savais pas le nom car j’ignorais l’année dans laquelle nous nous trouvions) car il progressait sans le moindre doute sur la portion de désert que se trouvait sur sa chemin.

Nous arrivâmes dans un village des plus typiques et Atem se mêla à la foule. Il resta dans petit bourg jusqu’à ce que le soleil décline créant une cascade de couleur chaude sur les dunes de sables. Il se joignit alors à une caravane de marchants se rendant dans la capitale pour le Grand Marché qui précéderaient les Festivités de Fiançailles.

Parmi les membres de la caravane un garçon attira l’attention d’Atem (et la mienne par la même occasion). Il était un peu plus petit que la Prince – qui d’ailleurs était plus grand que lorsqu’il utilisait mon corps sans pour autant atteindre la taille de Joey par exemple. Ses cheveux et ses yeux étaient noirs, son teint mat ; il était assez typé. Il se nommait Mokadin, dit-il à Atem, et se rendait au Palais Royal pour devenir un soldat de Prince Héritier. Il comptait d’ailleurs devenir un des meilleurs !

Et là, à ma grande surprise et pour la première fois depuis une année, le Prince éclata de rire.

-Tu ne me crois pas ? s’offusqua Mokadin avec une moue.

-Oh que si ! Je suis sûr que tu as la force de réussir si tu t’en donnes les moyens.

Le garçon sembla surpris de la réponse qui lui fut adressée car il resta quelques instants sans voix avant que ses yeux ne se mettent à briller.

-Merci !

Mais les remerciements du jeune garçon n’eurent pas le temps de s’approfondir car des cris se firent entendre.

-Des bandits ! cria quelqu'un.

Je vis à l’attitude générale qu’il ne s’agissait pas d’une bonne nouvelle. Les muscles d’Atem se tendirent et je compris qu’il était prêt à intervenir si nécessaire.

Ce ne fut, heureusement, pas utile car des soldats sortirent soudain de nulle part, se plaçant entre des hors-la-loi et la caravane. La bataille fut rapide. Le lieutenant qui commandait cette petite escouade semblait savoir ce qu’il faisait. Lorsqu’il s’approcha du petit groupe que formaient les membres de la caravane, Atem fit un pas en arrière se mettant ainsi en grande partie hors du champs de vision de l’officier.

-Tout va bien ? s’enquit celui-ci.

En raison de la nuit tombante je ne pouvais pas distinguer clairement ses traits.

-Oui, lui répondit-on. Merci beaucoup.

Par précaution il préféra tout de même reconduire tout le monde dans l’enceinte de la ville. Il fallait dire qu’ils n’étaient plus très loin. Mokadin se mit à parler avec entrain avec l’officier-qui semblait se nommer Joesis- et il en fut ainsi jusqu’à la ville. Pendant ce temps, Atem restait en retrait de façon à ne pas être reconnu mais un curieux sourire se dessinait sur son visage…

§§

Lorsque nous rentrâmes au palais je quittais le Prince pour mener ma petite enquête. Ce qui concrètement signifiait allait faire un tour du coté des appartements de la Princesse.

J’entrais dans lesdits appartements en me demandant si je n’aurais pas du m’abstenir et en me rappelant que la curiosité était un vilain défaut. Toutefois, j’étais bel et bien là.

Et la Princesse aussi. Elle était assise devant un coiffeuse qui devait au XXIème siècle coûter un prix à donner mal à la tête (y comprit à Kaiba) et se brossait méthodiquement les cheveux. Elle chantonnait un air qui me semblait vaguement familier sans que je sache pourquoi. Quoiqu’il en soit, cette ballade avait une sonorité magique. J’irais même jusqu’à dire que la Magie semblait irradier tous ces appartements. A un tel point que je ne me sentais pas à ma place… Je quittais donc l’endroit en concluant que la curiosité était vraiment un vilain défaut.

§§

Le lendemain, Atem se leva aux aurores – à mon grand déplaisir, j’aurais bien fait la grasse matinée. Néanmoins je le suivais vers le bureau (si je pouvais appeler ça comme ça) de son père. (Quand je vous dis que la curiosité est un vilain défaut).

-Mon fils, soupira le Pharaon, je peux comprendre que tu ne sois guère ravi de ces fiançailles, mais par Râ tout puissant, soit un peu plus gentil avec la Princesse Astarté.

-Père…

-Non, écoute. La Princesse est quelqu'un de bien. Quelqu'un de très bien, crois moi. Ce sera une merveilleuse Reine. Mais une Reine doit être aimée de son Pharaon. Elle sera la Grande Epouse Royale, la mère du Pharaon qui te succèdera.

-Je sais… soupira Atem. Mais… mais depuis la mort d’Iranya je…

Il ne termina pas sa phrase. Je doute qu’il en ait besoin.

-J’ai réfléchis votre proposition de Garde, reprit le Prince désireux de changer de conversation. Je suis d’accord. Mais je souhaiterais choisir moi-même mes hommes.

-Bien, accepta son père. Ainsi soit-il.